Bonjour

Merci de venir sur notre blog et de nous soutenir dans notre voyage au pays du Soleil Levant... Tout d'abord, merci à tous ceux -ils sont nombreux et ils se reconnaîtront- qui ont permis que ce rêve soit possible, c'est à dire merci à nos enfants, notre famille et nos amis qui nous ont rejoints pour fêter le passage en vétéran 2 de Sabine et qui ont ainsi contribué à l'organisation de ce voyage de rêve... Comme nous vous l'avons promis, nous allons tenter de tenir ce blog à jour et vous faire découvrir, jour après jour, heure après heure, nos impressions et nos ressentis en nous intégrant dans cette formidable civilisation. Nous allons passer quinze jours au Japon, c'est à la fois court et long. Cela ne permet pas de comprendre tous les modes de fonctionnement d'un peuple si différent mais également fascinant. Cependant, à nous visiteurs occidentaux, cela nous donnera une image -sans doute incomplète et imparfaite- de la civilisation japonaise, image que nous allons tenter de vous retransmettre de la manière la plus claire et honnête possible, avec nos ressentis, nos émotions, nos impressions. Bref, nous allons faire de notre mieux pour vous transmettre ce que nous allons vivre au Japon. Merci de nous suivre et n'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires. Sabine et David

Horloges

dimanche 5 octobre 2014

Ca y est, les amis, nous sommes revenus. Nous avons acquis une certaine philosophie de la vie lors de ces deux derniers jours, et nous tenons à vous en faire part.

Mais tout d'abord reprenons les choses par le commencement.

Vendredi soir, pour se préparer mentalement à la vie monacale, nous sommes allés dîner dans un petit restaurant voisin. Nous nous sommes installés devant le cuisinier qui préparait les plats.





A côté de ce restaurant est implanté un bar judicieusement appelé...




Nous étions donc prêts dès samedi matin à notre week-end dans la montagne sacrée du Koya. Petit déjeuner rapidement expédié à l'hôtel, check-out et nous leur avons confié nos bagages et n'avons donc emmené que le strict minimum pour rejoindre la perfection bouddhiste... J'avais quand même dissimulé dans mon sac un paquet de Petits Ecoliers, je me méfiais du régime d'ascète promis.

Notre train n'étant prévu que vers 13h, nous en avons profité pour aller voir un ensemble de temples situés au Sud de la ville, près de la gare, et qui s'appelle Toji. Là est située une très belle pagode qu'un érudit local nous a décrit comme étant la plus haute du Japon. Petite halte contemplative sur les lieux avant de nous diriger vers la gare.





En chemin nous sommes tombés sur une fête scolaire ; plusieurs centaines de jeunes, d'ados et leurs parents s'étaient réunis sur un terrain de sport à côté de leur collège et en profitaient pour déjeuner en plein air avec les parents. Un groupe d'amateur s'essayait tant bien que mal à la musique rock et ils étaient soutenus par leurs familles et leurs amis. Nous nous sommes incrustés dans cette réunion festive et avons parcouru le campus avant de nous rendre enfin vers la Kyoto Station.





J'ai déjà eu l'occasion de vous le dire, le trajet vers le Koyasan n'est pas des plus aisés, aux dires mêmes des employés de Japan Rail. Cependant, nous n'avons pas eu trop de mal à nous diriger. Premier train vers Osaka, puis train de banlieue vers Shin-Imamya. A Osaka nous avons vu le train réservé à la visite des Universal Studios japonais, ainsi que des wagons réservés aux femmes. Je me garderai bien de toute remarque sexiste, mais au moins quand elles sont ensemble elles peuvent dire du mal des hommes et leur laisser un peu de temps libre pour souffler un peu...





Bref, retour à nos moutons et à notre train de banlieue. Changement donc à Shin-Imamya, nouvelle compagnie, d'où nouveau réseau et nouveau tarif. Un train nous emmène vers la montagne du Koya et pour cela direction Gokurakubashi, une heure trente de voyage sur un parcours parfois vertigineux et au bord d'à-pics impressionnants. En voyage nous sympathisons avec d'autres pèlerins, un couple d'espagnols et Vivi, une jeune belge d'origine vietnamienne vivant à Londres. Elle s'offre un périple de neuf mois et arrive de Pékin.

Une contrôleuse un peu zélée tente de nous faire payer un supplément sous prétexte que avons pris, sur les indications du guichetier, un train direct, mais une solidarité européenne lui fait renoncer à sa rigueur tarifaire. Après avoir été consulter sa hiérarchie, elle comprend notre bonne foi et n'insiste pas.

Arrivée dans la montagne à Gokurakubashi, d'où nous empruntons un impressionnant Cable Car, c'est à dire un funiculaire qui gravit des pentes à près de 60% pour nous mener aux 900 mètres d'altitude du village de Koya.









Enfin un autobus emprunte les derniers hectomètres sur des routes ressemblant à celles du rallye de Corse.

Parfois le chemin est dur... pour aller à notre monastère d'Ekoïn il est surtout long.

Petite désillusion en arrivant, le village de Koya a une rue goudronnée, des feux tricolores, des échoppes, des magasins, Internet et le Wifi un peu partout. Les moines bouddhistes sont modernes, ont des téléphones portables et sont ouverts sur le monde, même si le côté mercantile du lieu n'est pas ce à quoi nous aspirions.





Ceci dit, ce n'est quand même pas le club Lookéa, pas de danse du village prévue mais plutôt un moment de méditation dans le temple. Nous préférons passer ce temps dans l'Onsen, le bassin de sources chaudes, et même très chaudes, où nous pouvons nous prélasser. Je précise que vue la pureté de l'eau, tout maillot de bain y est formellement interdit. Je précise également pour certains que ce n'était pas mixte...

Les moines nous installent dans une petite chambre très confortable, murs en papier, petite table, radiateur dans un coin et même télévision. Nous pouvons enfiler des Yukatas, c'est à dire des pyjamas japonais. Nous avons évidemment laissé nos chaussures à l'entrée du temple et marchons dans des sandales, j'ai bien eu du mal à trouver ma taille. Changement de sandales obligatoire pour aller aux toilettes.











Le dîner nous est servi à 17h30, au sol sur le tatami de notre chambre.

A l'issue de celui-ci les moines viennent installer nos lits, deux futons posés à même le sol. Ils nous amènent également des couvertures, les nuits sont fraîches et les murs très fins.

A 19h15, nous nous sommes inscrits pour la visite nocturne du cimetière. Dans notre groupe nous sommes les seuls français et faisons la connaissance de William, un canadien qui passe trois mois au Japon.

La montagne sacrée du Koya attire depuis des millénaires des pèlerins qui suivent l'enseignement du bouddhisme ésotérique de Kobo Daishi. Ce dernier s'est retiré dans la montagne pour méditer en 835 et, selon les moines, il y est toujours en méditation. Son corps est resté intact et il demeure dans sa retraite sur le mont Koya. Autour de ce lieu vénéré par les moines bouddhistes s'est implanté un cimetière qui contient environ 200 000 tombes! Les moines se chargent de leur entretien quotidien.

Le lieu est situé au milieu d'une forêt de cèdres japonais qui ont entre 200 et 600 ans, certains pouvant avoir plus de mille ans. Ce sont des arbres majestueux magnifiques d'une hauteur inouïe et dont le tronc et le feuillage rappellent ceux des séquoias giganteas. Ces arbres et ces milliers de tombes anciennes éclairées par quelques lanternes donnent au cimetière une atmosphère unique et incroyable. Il faut le voir et le ressentir pour le croire. Un écureuil volant, espère rare qui hante les lieux, vient nous saluer pendant la visite.

Le trajet dans le cimetière serpente au milieu des pierres tombales pendant 2kms pour enfin arriver à la dernière demeure de Kobo Daishi. Là on franchit le dernier pont sur la rivière après un rituel précis avant de pouvoir se recueillir derrière le temple où médite le fondateur du bouddhisme ésotérique.





La visite de nuit du cimetière, guidée par Nobe, un moine jeune, sympathique, érudit et parlant parfaitement l'anglais, sera l'un de nos souvenirs majeurs de notre périple japonais.

Après cette virée nocturne, retour au temple et nuit tranquille sur futon, avant le réveil vers 6h pour la prière de 6h30. Une demi-heure de méditation au temple à genoux en écoutant les psalmodies des moines. Puis à 7h00, transfert dans un petit temple voisin où a lieu la cérémonie du feu. Un autre moine, sous les roulements de tambours et psalmodies, brûle les petits morceaux de bois où y ont été écrits les voeux des fidèles de passage.





Enfin retour à la chambre où un petit déjeuner nous y attend. Ce repas est complet mais un peu trop éloigné pour moi des standards européens ; Sabine a profité de ma part, je me suis rabattu sur mes provisions de survie.

Nous profitons du réveil matinal pour aller nous promener une nouvelle fois dans le cimetière. Le voir de jour confirme son caractère grandiose et inouï, classé par l'Unesco, et nous nous rendons de nouveau au temple où officient les moines.












En retour, nous croisons une cohorte de moines en grands uniformes, getas aux pieds, qui marchent avec conviction vers le temple ; nous les reverrons un peu plus tard au centre du village.




Enfin, il faut bien rejoindre le monde des mortels et nous faisons le chemin inverse de celui de la veille. Nous sommes assez fatigués.

A Gokurakubashi nous empruntons le petit train local avec les indigènes qui se rendent au travail ou vont faire leurs courses. Ce trajet nous oblige à un autre changement à Hatsumoto, nous suivons notre instinct et les locaux pour passer d'un train à un autre.





Enfin nous arrivons à Osaka. Nous mangeons vite fait à la gare et profitons de nos JR Pass pour aller voir le château d'Osaka, superbe bâtisse construite par un shogun en 1620 et qui, entourée d'un grand parc, se détache et contraste parfaitement avec les tours et immeubles d'affaires de la ville.










Nous croisons des milliers de djeuns qui viennent au concert d'un boys band local et qui envahissent le Osaka Jo hall voisin. Nous réussissons à éviter les supportrices de ce groupe et pouvons enfin admirer de près ce remarquable et magnifique château.

Retour enfin à Kyoto via la gare d'Osaka, et check-in à notre hôtel. Ils ont eu la bonne idée de faire porter directement nos valises dans notre chambre, ce dont nous les remercions chaleureusement.

Enfin, après un bain chaud bien mérité, nous allons dîner rapidement dans un petit établissement voisin, commande sur machine à l'entrée ; je me suis laissé aller aux saucisses frites pour 180 yens (1,5euros), Sabine ayant mangé plus local...




Voilà, comme vous le voyez notre week-end a été bien occupé. Nous sommes fatigués et n'avons rien prévu pour la journée de demain, d'autant que le temps risque d'être franchement mauvais. Le typhon Phanfone s'est annoncé et un typhon font font les petites marionnettes et surtout risque de faire tomber des cordes le matin... Donc méfiance, nous surveillons la météo de près.

Merci d'être toujours avec nous alors que nous amorçons notre dernière semaine au Japon.



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